Le verger de Gislaine et Tony Damiano à Golf Juan

Le bigaradier, une histoire de longue date ! Venez découvrir le verger bio de Gislaine et Tony, perché sur les collines de Vallauris Golfe Juan.

Sacré Hercule !

Le onzième des douze travaux d’Hercule était d’aller chercher des fruits d’or d’un pommier, gardés par un dragon nommé Ladon, dans le jardin des Hespérides, situés sur le mont Atlas.  Au milieu de ce splendide jardin se trouve cet arbre légendaire, le pommier aux fruits d’or, présent de Gaïa offert à Héra pour son mariage avec Zeus.
Selon la légende, ces fameuses pommes d’or seraient en fait, des oranges. Par extension, hespéride est le nom botanique du fruit des agrumes. L’histoire situe son origine il y a 20 millions d’années, à l’ère tertiaire. Les agrumes sont presque tous originaires de Chine et d’Inde où ils étaient déjà cultivés il y a 3 000 ans.

Une fleur parmi les agrumes

L’histoire du verger, la Bigarade, de Gislaine et Tony commence en 2005 grâce à l’acquisition des terrains par la famille en 1941. Avant leur arrivée, le verger fut cultivé par une métayère,  Madame Marie Zanini. Niché sur les hauteurs de Vallauris, berceau du bigaradier, arbre généreux, également nommé orange amère, il produit la fleur d’oranger. Originaire d’Inde, le bigaradier est importé  en Europe au XIIe siècle par les Croisés. C’est sous le règne de Louis XIII que l’essence du bigaradier fut nommée néroli. Hommage rendu à Anne-Marie Orsini, duchesse de Bracciano et princesse de Nérola, province de Rome, que l’essence de fleur d’oranger fut baptisée Néroli. Elle l’utilisait pour parfumer ses gants et aromatiser son bain. Quel raffinement !

L’appel de la nature

Après avoir vécu à Paris, Lille, Orléans et Grenoble et travaillé dans le secteur médical et informatique, ils se posent en 2005 à Vallauris. Proches de la nature et impliqués dans la protection de l’environnement, Gislaine et Tony s’orientent vers une culture biologique dans l’objectif de respecter  du rythme de la nature. Pour améliorer la structure du sol et favoriser la croissance des arbres, ils utilisent une technique appelée bois raméal fragmenté, qui est un mélange non composté de résidus de broyage de rameaux de bois.
Cet ilot de verdure propose un paysage en terrasse, aussi appelé restanque, où se mêlent 200 arbres dont 82 bigaradiers, plusieurs sortes d’oranges douces et amères, des citrons, des pamplemousses, des bergamotes, des cédrats, des clémentines, des mandarines,  des nèfles, des combavas, des kumquats, des anones… Un festival de couleurs, d’odeurs, de saveurs et de textures ! Gislaine me glisse une anecdote, savez-vous qu’est-ce qu’une coulane ? Je donne ma langue au chat ! C’est une technique ancienne qui permet de faire sécher les écorces d’orange pour ensuite les incorporer dans une daube, imaginez les saveurs…

Gislaine et Tony sont passés de « consommateur de la nature » à sa disposition et vivent en l’écoutant et l’observant. Cette démarche engagée a pris tout son sens en protégeant ce patrimoine local. Ils font partie d’une coopérative et ont appris grâce à leurs rencontres, leur curiosité et surtout beaucoup de patience.
Quelle chance d’apprécier au détour de notre balade dans leur verger ces agrumes à la saveur si délicate, qui conservent une texture caractéristique de leur propriété. De mieux comprendre le cycle de la nature et ses spécificités me rappelle l’importance du respect du patrimoine des terroirs français.